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Les Coliques

Les coliques : Terminologie utilisée pour toutes les douleurs abdominales.

Il faut distinguer les coliques d'origines digestives des autres causes possibles, entrainant également des douleurs au niveau de l'abdomen comme :

  • L'ovulation
  • Un poulinage
  • De la fourbure
  • Aux myosites
  • De la fièvre
  • Des courbatures
  • Des calculs urinaires
  • Causes
  • Une malformation anatomique

1. Coliques spasmodiques

Contractions excessives dans l'intestin

Causes

  • Nervosité, excitation, irritabilité
  • Changements provoqués par tout ce qui peut leur apporter un stress
  • Différence de pression atmosphérique
  • Modification soudaine du temps
  • Transport
  • Compétition, rassemblement fête de l'âne etc

Irritation des tissus provoquée :

  • Ingestion de plantes toxiques
  • Substance irritante dans le foin ou la paille
  • Certains médicaments
  • Vermifuges à base d'organophosphorés

2. Coliques de stase

Causes

Une surcharge ou une obstruction du gros côlon, il y a compression de l'intestin ou/et perturbation de la motricité abdominale

  • Manque d'exercice : âne enfermé au box ou n'ayant pas assez de terrain pour assurer un déplacement suffisant et nécessaire au péristaltisme. (on voit maintenant des ânes dans des jardins de moins 500 m2 )
  • Aliments grossiers (peut être révélateur d'un problème dentaire et d'un souci de mastication)
  • Calculs intestinaux : couche successive de sel minéraux s'étant formé autour d'un caillou ou autre objet. Selon les régions en fonction de la nature du sol et de la minéralisation de l'eau.
  • Abreuvement insuffisant : toujours laisser à disposition de l'eau fraîche, propre, changée tous les jours. Faire attention en période de gel que l'eau soit toujours accessible et buvable.
  • (Pour les chevaux) consommation de paille : l'intestin de l'âne est différent de celui du cheval. Il a besoin de la cellulose contenue dans la paille pour assurer un volume d'aliments peu nutritifs en rapport avec la longueur de ses boyaux. Attention cependant aux pailles de mauvaise qualité.
  • Un parasitisme intense : vermifugation trop invasive, masse importante à éliminer d'un seul coup.
  • Une consommation d'aliments non adaptés à leur digestion (attention aux prairies en bordure de passage de promeneurs.)
  • La pulpe de betterave donnée sèche (prendre soin d'imprégner la pulpe de betteraves pendant au moins 5 heures avant sa distribution. En effet elle augmente plusieurs fois de volume et il faut éviter que cette augmentation se produise dans les intestins)

Et aussi

  • Des tumeurs de l'intestin
  • Des abcès abdominaux

3. Coliques gazeuses

Quand le péristaltisme de l'intestin diminue quel qu'en soit les raisons, la fermentation du bol alimentaire continue, mais les gaz ne sont plus propulsés vers la sortie : le rectum et s'accumulent dans l'intestin. La distension des tissus provoque la douleur et les bactéries se développent avant d'y mourir. En mourant ces bactéries peuvent libérer des endotoxines pouvant provoquer un choc, une fourbure et voir même la mort.

Sous l'effet des changements de répartition des masses dans l'intestin et de contractions anormales, la partie gauche du gros intestin qui flotte normalement librement dans l'abdomen risque une rotation sur lui même, on est face à une urgence TRES grave, la torsion de l'intestin.

Causes

  • Erreurs d'alimentation : aliments trop riches, herbes trop grasses, herbe de tonte du gazon à proscrire totalement, céréales (attention aux mélanges que vous stocker dans vos appentis comme ceux pour les poules, canards, chevaux non adaptés aux ânes), foin de luzerne en trop grande quantité et non mélangé avec foin et paille (jamais de luzerne pure)
  • Distribution de nourriture tout de suite après un exercice physique important, il est préférable d'attendre que le métabolisme et entre autre la circulation sanguine concentrée vers la musculature, « réapprovisionne » correctement l'estomac.
  • La consommation d'eau trop froide peut provoquer un spasme du sphincter pylorique qui sépare l'estomac de l'intestin grêle et qui va retarder la vidange de l'estomac, s'en suit envahissement de gaz qui vont distendre l'estomac

4. Coliques dues aux lipomes

L'animal obèse développe des lipomes : tumeurs des tissus adipeux.

La graisse s'accumulant dans l'organisme forme des masses qui changent la répartition du poids des tissus et peut entraîner des étranglements et des coliques.

Causes

  • Suralimentation habituelle, aliments trop riches et inadaptés à l'âne comme les mélanges de céréales destinés aux chevaux
  • Mise au pré 24/24 dans des prairies herbeuses et trop riches pour un âne
  • Déréglement hormonal
  • Manque d'exercice

5. Coliques d'origine parasitaire

Inflammation due à la migration des parasites internes dans la muqueuse intestinale ou à travers les vaisseaux sanguins irriguant les intestins.

Causes

  • Les grands strongles perturbent la circulation
  • Les ascaris peuvent provoquer une obstruction intestinale
  • D'autres parasites internes lèsent et érodent la paroi intestinale et entraînent le passage de matières fécales dans la cavité abdominale provoquant inflammation et prolifération de bactéries, avec risque de péritonite.

L'intestin est privé d'une bonne oxygénation, son contrôle nerveux est perturbé ainsi que le péristaltisme qui peut cesser totalement.

6. Colique de sable

Certaines terres granitiques sont plus érosives que d'autres selon les régions et la nature du sol.

Cause

  • Ingestion de quantité de sable ou de terre, accumulation dans le temps qui peut provoquer une masse lourde et dure dans l'intestin et éroder gravement la muqueuse.
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Symptômes dans tous les cas de coliques

  • Abattement léger en début de coliques qui peut passer inaperçu chez l'âne qui montre peu de signes extérieurs de souffrances.
  • Puis prostration plus importante avec la sensation que quelque chose ne tourne pas rond
  • Se tient la tête basse, l'oeil fatigué
  • Respiration fortement accélérée
  • Naseaux dilatés, dessus des naseaux comme « pincés »
  • Diminution de l'appétit jusqu'à l'anorexie totale
  • Transpiration excessive, encolure détrempée
  • Se regarde le ventre
  • Tape du postérieur dans son ventre
  • Crottins peu nombreux jusqu'à arrêt de l'évacuation (difficile à observer au sein d'un troupeau)
  • Se couche et cherche à se rouler d'un flan à l'autre
  • Peut se mettre en position d'uriner sans pour autant vider sa vessie
  • Diminution jusqu'à l'arrêt des bruits intestinaux
  • Rythme cardiaque que modérément accéléré, ce n'est pas un signe très représentatif chez l'âne
  • Le pouls  : dans les coliques spasmodiques ne dépasse pas 50/60  avec des alternances de périodes douloureuses et de calme. Dans les coliques de stase, pouls pas ou très peu augmenté, la douleur ne semble pas excessive mais est continue (pas de périodes de calme) absence de bruits intestinaux. Pour la torsion là le pouls est très très augmenté jusqu'à 120 , douleurs intenses et sueurs ++++
  • Fièvre possible, soit due à la douleur, soit à des bactéries genre salmonelles mais pas en soi, un signe de colique
  • Signe de déshydratation, muqueuses blanches, ou au contraire rouge brique, signe de libération d'endotoxines
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Évolution

  • Très, très rapide surtout chez un âne qui ne montre que très peu de signes de souffrance
  • Et souvent très, voir trop tardivement dans l'avancement du processus de la colique
  • Risque lié, la torsion de l'intestin
  • Si chute de la température avec respiration de plus en plus haletante : pas loin de l'état de choc
  • S'il y a augmentation du pouls, c'est que l'état général se dégrade
Urgence vétérinaire dans TOUS les cas
  • Une colique peut emporter un âne en seulement quelques heures.
  • Entre le début de la colique et le moment où vous vous en apercevez, il s'est peut-être déjà passé une matinée ou une après midi.
  • Vous devez insister pour que le vétérinaire vienne voir votre animal le plus vite possible. Il souffre terriblement et chaque minute compte !

En attendant le vétérinaire

  • Rester avec lui afin de le rassurer un maximum, cet un état de souffrance qui le stresse énormément, vous savoir avec lui l'apaisera.
  • Le faire marcher par tranche d'une quinzaine de minutes et tenter de le tenir en mouvement jusqu'à l'arrivée du vétérinaire, sans pour autant l'épuiser. Il lutte déjà pour conserver de l'énergie et en aura besoin pour les heures qui suivent.
  • Mais le faire bouger assure un peu de mobilité aux intestins et peut aider à le soulager légèrement.
  • S'il reste couché tranquillement, on peut le laisser coucher un moment avec des alternances de mouvements.
  • Il faut cependant éviter qu'il ne se roule.
  • En effet, la torsion de l'intestin peut se produire au moment d'un mouvement de rotation sur lui-même alors qu'un poids serait mal réparti dans ses boyaux.
  • La torsion peut cependant également se produire alors qu'il est simplement debout.
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Traitement

  • Injections en intraveineuse, d'anti-douleur et d'anti-spasmodique
  • Antibiothérapie selon le type de colique
  • Mise au régime
  • Surveillance maximale pendant les heures qui suivent
  • Pour prévenir une éventuelle hyperlipémie, il est également possible de le mettre sous perfusion pour lui assurer un apport énergétique et équilibre hydrique suffisant.
  • Pris au plus vite, le traitement et la surveillance sont possibles à la maison, l'animal mis au calme et à l'abri dans un box propre et aéré. Vérification de l'émission de crottins ou non
  • Certains cas, demandent une hospitalisation rapide
  • Dans d'autres, une intervention chirurgicale toujours très délicate

Dans tous les cas de coliques, le pronostic est réservé pendant les premières heures.

Prévention

L'équidé ne peut pas vomir : lui éviter tout excès qui mènerait à une indigestion

  • Proscrire et interdire la distribution de pain et autres cochonneries, vigilance extrême auprès des promeneurs (mettre des pancartes de partout et informer les gens de la gravité d'une colique)

J'ai un petit âne qui en est mort après deux mois d'hospitalisation et ce n'est pas le seul, malheureusement à avoir payé de l'irresponsabilité d'autrui.

  • Planter des haies touffues ou palisser les parties longeant des chemins trop passants.
  • Enfermer à triple tour vos réserves de grains (ceux pour les poules entre autres sont terriblement riches pour les ânes).

Faites attention

  • Aux herbes de printemps et aux champs contenant beaucoup de trèfles
  • Aux distributions de légumes qui peuvent fermenter
  • Aux fruits tombés à terre à l'automne
  • Aux herbes de tontes qui fermentent très rapidement
  • Aux changements brusques d'alimentation (passage sans transition à l'herbe au printemps avec arrêt de toute distribution d'alimentation sèche, foin et paille). L'âne devrait disposer en permanence d'un bonne paille de consommation pour le bon fonctionnement de son transit et la régularité d'un apport en volume de nourriture.
  • Aux aliments moisis
  • A l'eau trop froide ou gelée
  • Au manque d'eau ou absence d'eau. Certains propriétaires mettent leurs bêtes au pré sans abreuvoir, les animaux buvant uniquement en rentrant le soir à l'écurie. C'est leur faire prendre un risque important de déshydratation qui peut découler sur une colique
  • A la distribution de nourriture après un effort intense
  • A prendre toutes les précautions en cas de transport, changement d'environnement, concours ou autres pour  minimiser au maximum le stress de votre âne. Les habitudes et les rituels sont très importants et le rassure. Penser à rester au plus proche de ce que vous faites chaque jour. Prévoyez du temps pour le chargement et éviter de faire quoique ce soit dans la précipitation. Gérer au mieux VOTRE stress
  • A surveiller régulièrement l'émission de crottins : présence de vers, tiges de foin ou de paille grossièrement broyées, présence de sable ou de terre.
  • A distribuer plus volontiers le foin ou la paille en filet ou en râtelier avec récupérateur ou sur un sol en dur (béton) plutôt qu'à même un sol en terre ou sableux. Ou alors mettez le foin dans une mangeoire au sol.

 

Note personnelle :

Pour avoir eu à observer des départs de coliques chez le cheval,  chez le poney shetland et chez l'âne, je peux dire que :

  • Autant c'est visible chez le cheval très très très rapidement et à la limite même, il en rajoute un peu pour attirer l'attention
  • Alors que l'âne, c'est une espèce de perception diffuse que quelque chose ne va pas, qu'il n'est pas dans son assiette avec que très peu de manifestation. Il vous regarde tristement, se déplace difficilement, le facies change légèrement avec cette espèce de pincement du nez.
  • Au téléphone le vétérinaire va vous dire, mais vous n'avez rien remarqué d'autre : "NON mais c'est un âne alors je veux que vous veniez au plus vite parce que je sais qu'il n'est pas bien"
  • C'est leur boulot, c'est vous qui payez ... alors vous êtes en droit d'exiger leur venue et même si vous vous êtes trompés. Mieux vaut appeler pour rien que vous retrouvez le lendemain matin avec votre âne mord au pied d'un arbre.

 

 

 

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