Jeu ou agressivité ?

Jeu ou agressivité ?

Une des questions les plus fréquemment posées en forum :

"Mon ânon est un petit fonceur très nerveux! Depuis quelques temps je ne me sens plus en confiance avec lui, je ne le comprend pas, quand il s'approche de moi c'est toujours les oreilles basses en arrière et la tête levée ou alors au ras du sol, il me charge et fait mine de botter des fesses à ma hauteur. Il me pousse parfois même assez fortement."
  • Comme je l'explique dans « Comportement » : « Jeux et positions sociales » , les ânes sont des animaux grégaires, c'est à dire qu'ils vivent en groupe.
  • Ce sont des herbivores et la principale fonction du groupe est d'être soudé, solide afin d'assurer leur sécurité de tous.
  • Pour pouvoir fonctionner en bonne intelligence, le groupe à besoin d'une organisation, de règles, d'une structure. Chaque individu doit y avoir une place, une position définie en fonction de ses aptitudes et s'y tenir.
  • Différentes hiérarchies peuvent se créer au sein d'un même troupeau avec dans tous les cas, UN meneur responsable de l'ensemble.
  • Par notre position de nourrisseur, gérant de leur territoire, et garant de leur sécurité, nous prenons implicitement cette place de meneur, d'individu de référence sur lequel il doivent pouvoir compter quoiqu'il arrive.

Comment prendre, vraiment, cette place ?

  • Dans le groupe, c'est au travers de leurs jeux, simulacres de combats. Ils se coursent, se dressent l'un contre l'autre en se cabrant, s'attrapent et se mordillent les jambes, cherchent à faire fuir l'autre en l'intimidant. Les mimiques sont reconnaissables aux mouvements de leurs oreilles couchées en arrière ou très pointées vers l'avant, à l'encolure qu'ils lancent dans tous les sens, aux fesses qu'ils jètent de manière assez désordonnée en l'air en faisant mine de taper, le regard fixe sur « l'ennemi ».
  • Tout gamin, le bébé ânon va nous provoquez au jeu comme il le ferait avec face à un autre ânon. Cela fait partie de leur comportement et est nécessaire à leur développement physique. Ils ont besoin de jouer, de courir, de se muscler tout comme des petits humains.
  • Et c'est aussi pour lui, le moyen d'apprendre à respecter les règles du groupe, avec qui on à le droit de faire quoi, jusqu'où on peut aller et avec qui on a pas le droit de …et il nous teste !!!
  • Jusqu'à un certain âne, les ânons bénéficient d'une certaine tolérance de la part des plus âgés. S'il n'y a pas de jeunes de leurs âges, du même rang social, les plus mûrs jouent avec eux sauf que, contrairement à nous, ils connaissent les règles du jeu âne et les font appliquer. Tout débordement est immédiatement sanctionné.

Ânon ou âne adulte nouvellement arrivés chez nous, le principe reste le même, le test se fera sous forme d'appel au jeu, c'est à nous de savoir comment réagir !

Nous avons en général deux réactions face aux appels au jeu d'un âne :

  1.  Une incompréhension du comportement que nous prenons pour de l'agressivité. Nous développons en sentiment d'insécurité en allant dans le pré de notre âne. Il ressent cette peur qu'il ne comprend pas. Pour lui si VOUS avez peur, c'est qu'il y a danger. Et si VOUS ne savez pas gérer ce danger, alors vous n'êtes pas digne d'être le meneur du groupe (même s'il est tout seul, le groupe c'est vous et lui). D'un appel au jeu, il va monter en grade, s'affirmer et vous provoquez « en duel », le but étant ouvertement de vous écarter du troupeau comme il le ferait de tout individu pouvant faire planer un danger sur le groupe.
  2.  Un attendrissement devant son comportement de bébé dont nous ne mesurons par l'enjeu. Émus devant cette petit « peluche » adorable qui veut jouer, nous allons entrer dans son jeu sans savoir qu'il faut placer les règles. Nous nous situons donc socialement à sa hauteur voir même inférieur s'il prend l'habitude de prendre le dessus. Le moment venu de s'affirmer, il va vous défier. La place de meneur sera pour lui ou pour vous et si vous vous louper, alors vous n'aurez PAS de place dans son pré.

Appels aux jeux, que faire ?

Poser les règles dès la première seconde, immédiatement ! Un seul débordement et la brèche est ouverte

  • Il vous fonce dessus tête basse : mains tendues en avant, le buste bien gonflé, faites vous encore plus grand(e) que vous ne l'êtes + « STOOOOOOOOOOOP » fort et tonitruant. C'est plus une question de conviction mentale que de hauteur physique, j'ai vu des tout petits bouts de femmes y arriver aussi bien qu'un homme de 190cm.
  • Il vous fonce dessus, s'écarte au dernier moment et botte : mains écartées sur les côtés (style épouvantail) + « OHHHHHHHHHHHH j'suis là » d'une voix forte et décidée, vous le chassez par votre attitude corporel bien campée et votre regard sans équivoque.
  • Il passe outre et vous fonce dessus quand même : vous l'empoignez sur le dos (prise sur le dos), attendez de le sentir courber le dos  = action non acceptée = sanction et dès qu'il est calmé, vous le caresser pour bien lui montrez ce que vous attendez de lui = comportement adéquat à encourager = récompense
  • Il passe outre et se cabre : C'est déjà que vous n'avez pas été assez convaincants aux 3 étapes ci-dessus. Alors travaillez VOTRE mental, réfléchissez à cette peur qui traine en vous. Faites vous aussi imposant(e) que possible par votre statique. Nous bénéficions d'un avantage certain face à eux, en étant déjà dressé sur nos pieds, tirons en parti.
  •  Il cherche à vous impressionner alors surtout NE RECULER PAS, partez sur le côté pour éviter de vous un coup de sabot
  •  Dès qu'il est retombé, vous l'empoigner par la prise sur le dos si possible et sinon par n'importe quelle partie de son encolure ou à la base des oreilles des deux mains. Il doit impérativement vous sentir décidé, prêt à le tenir jusqu'à ce qu'il montre qu'il lâche l'affaire.
  • C'est vous qui devez le faire s'éloigner et non le contraire. Se cabrer, c'est INTERDIT avec vous.
  • Attendre qu'il soit calme pour retourner vers lui et lui faire un câlin
  • Il cherche à vous mordre les tibias : Totalement interdit avec vous aussi, le but étant de vous faire tomber au sol. Prise sur le dos, « NOOOOOOOON » sec et fort. Il est calmé, reste tranquille à côté de vous, félicitez-le d'une voix qui est redevenue douce.
  • 

Important : toujours attendre que le calme soit revenu, reprendre le contact avec lui, lui montrer ce que vous attendez de lui, qu'il comprenne quoi mettre à la place du comportement sanctionné. NE JAMAIS quitter le pré sur une fâcherie en le laissant perdu et déstabilisé. Sinon à votre prochaine visite, vous n'aurez même pas le temps de comprendre qu'il vous charge et ce ne sera plus du jeu mais bel et bien de l'agressivité.

Quand ces règles sont posées

  • Si vous vous sentez vraiment sûr de vous
  • Si vous savez reconnaître les prémices d'un débordement
  • Si vous être certain de savoir anticiper les débordements
  • Si vous pouvez observer un changement d'attitude chez votre âne, certes il va continuer à vous inviter au jeu, mais plus de la même manière, faisant mine de botter, il sera toujours à bonne distance, il vous charge mais va s'arrêter devant vous sans plus que vous soyez obligé de lever le ton ou de tendre les mains.
  • C'est qu'il vous reconnaît votre statut de meneur, il vous fait confiance.
  • Vous pouvez jouer avec lui en ayant toujours à l'esprit d'être attentif à chaque seconde avec la même intensité, le moindre relâchement de votre part peut le pousser à vous tester à nouveau.

Attention :

  • Vous jouez maintenant avec lui, il respecte VOS règles avec VOUS. Votre femme, votre mari, votre voisin, vos enfants, les promeneurs, les amis etc.... sont d'autres individus avec d'autres personnalités. Un âne peut à tout moment décider d'évacuer celui qu'il considère comme un intrus en dehors de votre présence. Alors prudence, n'envoyer personne d'inconnu dans le pré de votre âne sans y être présent au moins la première fois. C'est à vous d'introduire le « nouveau » qu'il soit animal ou humain.

Jouer avec lui

  • C'est participer à ses courses poursuites … en étant plutôt dans la position du poursuivant et non du poursuivi
  • C'est partir en courant vous cacher derrière un arbre et le laisser vous chercher
  • C'est lui apprendre à jouer avec un ballon à poignée ou une grosse corde nouée, certains ânes adorent de jeu de ramener un objet.
  • C'est courir à sa hauteur en longe et lui apprendre à trotter et galoper
  • C'est lui apprendre un foule de choses par mimétisme. Il nous observe bien plus que nous sommes capables de les observer, mettez un mot sur chacune de vos actions, vous serez étonnés de bientôt les voir vous imiter.

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